Macron, Dati, Le Pen : Il caricature les politiques sur un rond-point et ne compte pas s'arrêter

Sur ses affiches, des caricatures acides de Macron, Le Pen, Darmanin. Malgré plusieurs plaintes déjà déposées, la justice a (pour le moment) toujours donné raison à Max Marandet.

Le messager du peuple

« Quand je mets une affiche, c’est comme les petits Chinois devant la Tour Eiffel. Il y a des gens qui s’arrêtent toute la journée pour prendre une photo », se félicite le garagiste, qui explique sa dernière réalisation :

Une liberté d’expression radicale

Il se dit « apolitique » ou d' »un parti qui n'existe pas, celui du bon sens. Tous les partis me débecquètent », balance cash celui qui accepte sans rechigner avoir un « humour gilets jaunes« .

Caricaturer Emmanuel Macron, il adore ça – et fait la polémique

Mais cette « liberté d’expression totale » a bien failli lui coûter cher. À l’été 2021, lui et Michel-Ange Flori, son « ami », habitant du Var qui partage la même passion pour la satire, affichent en même temps le même panneau : Emmanuel Macron grimé en Adolf Hitler, avec la phrase « Obéis, fais-toi vacciner ». L’affiche fait un scandale national, normal, en pleine épidémie de Covid-19.

Max la menace va-t-il s’assagir ?

Des regrets ? Non, aucun. Si, peut-être : « on aurait pu faire encore mieux, je pense. Je reste amateur, je suis un novice, ce n’est pas mon métier. » Mais aujourd’hui même, le style évolue, le ton aussi. Il se veut peut-être moins rageur et plus fédérateur.

La satire politique est un art aussi ancien que la politique elle-même. Elle sert de soupape de sécurité dans une société démocratique, permettant aux citoyens d'exprimer leur mécontentement ou leur désaccord avec humour et esprit. Dans le cas de Max Marandet, un garagiste devenu célèbre pour ses caricatures audacieuses de figures politiques françaises, cet art prend une forme particulièrement visible et publique : des affiches placardées sur un rond-point, lieu de passage quotidien de milliers de personnes.

Max Marandet, surnommé par certains “le messager du peuple”, utilise son talent pour dessiner l'attention sur des sujets politiques brûlants, souvent avec une touche d'humour corrosif. Ses œuvres ne sont pas seulement des images, elles sont des déclarations, des interpellations qui invitent à la réflexion, voire à la controverse. En choisissant des personnalités telles qu'Emmanuel Macron, Rachida Dati ou Marine Le Pen, il touche à des symboles forts de la vie politique française, des figures qui polarisent et qui, par conséquent, sont des sujets de choix pour tout caricaturiste.

La liberté d'expression est un droit fondamental, mais elle n'est pas sans limites. La frontière entre la satire et l'offense peut être floue, et les œuvres de Marandet ont parfois flirté avec cette limite, provoquant des réactions diverses. L'affiche représentant le président Macron en Adolf Hitler est un exemple frappant de cette audace, qui a suscité un débat national sur les limites de la caricature politique. Cet incident souligne la puissance de l'image et la responsabilité qui incombe à ceux qui choisissent de s'exprimer de cette manière.

Face aux critiques et aux plaintes, Max Marandet reste inébranlable. Il défend son droit à la satire comme un pilier de la démocratie, un moyen d'engager le dialogue et de remettre en question le statu quo. Cependant, il reconnaît aussi l'évolution de son style et de son approche, peut-être en quête d'un équilibre entre la provocation et l'unité, entre la critique et la construction.

En définitive, les caricatures de Marandet sur ce rond-point ne sont pas seulement des dessins, elles sont le reflet d'une société qui se débat avec ses dirigeants et ses idéologies. Elles sont un témoignage de la vitalité de la liberté d'expression et de la nécessité de débattre, de rire et parfois de se choquer pour avancer. Que l'on adhère ou non à sa vision, Max Marandet a réussi à s'imposer comme un acteur incontournable de la satire politique en France, un artiste qui, à sa manière, participe au grand théâtre de la démocratie.